Les Imazighen du Haut-Atlas et l’après-tremblement de terre


Un terrible tremblement de terre dans le Haut-Atlas

Dans la nuit du vendredi 8 septembre à 23h11, un terrible tremblement de terre d’une magnitude de 7,2 sur l’échelle de Richter a frappé la province d’El Haouz et a été ressenti dans tout le Maroc, le Portugal et l’ouest de l’Algérie. Malheureusement, cette catastrophe naturelle de grande ampleur a fait de nombreux morts, blessés et sans-abri dans les provinces du Haut-Atlas. Selon les historiens, le Maroc n’avait pas connu une telle catastrophe depuis un siècle. [i]

L’épicentre du séisme a été enregistré à quelque 71 km de Marrakech, à Ighil, une commune rurale située au cœur du Haut-Atlas, une chaîne de montagnes qui traverse les régions centrales du Maroc. Ce sont les villages environnants qui ont été les plus durement touchés. [ii]

Le tremblement de terre a frappé la région de Marrakech-Safi, qui comprend Marrakech, ainsi que les villes côtières de Safi et d’Essaouira. Cependant, les provinces les plus touchées sont El Haouz – où se trouve l’épicentre – et Chichaoua, dans la région de Marrakech-Safi, ainsi que Taroudant au sud, dans la région de Souss-Massa, Ouarzazate à l’est, dans la région de Drâa-Tafilalet, et Azilal, au nord-est de l’épicentre, dans la région de Béni Mellal-Khénifra. Le royaume définit ces provinces comme étant majoritairement rurales. Ce sont aussi des régions historiquement amazighes/berbérophones, où l’on parle des langues amazighes telles que le Tamazight dans le Moyen Atlas et le Tachelhit dans le Sous. [iii]

Les données de l’observatoire européen Copernicus montrent l’étendue des dégâts dans huit communes du pays, qui ont subi des dommages importants à la suite du tremblement de terre. Au 12 septembre, le Copernicus Emergency Management Service (CEMS) dénombrait 1 416 maisons endommagées dans les huit régions étudiées. Talat N’Yaaqoub et Amizmiz comptent le plus grand nombre de maisons complètement détruites par le tremblement de terre, avec respectivement 208 et 121. [iv]

Le séisme d’El Haouz, qui a fait 2 946 morts et 5 674 blessés, selon le dernier bilan officiel. L’Institut National de Géophysique-Centre National pour la Recherche Scientifique et Technique (ING-CNRST) a déployé un réseau sismique temporaire autour de la zone épicentrale. Ce réseau, mis en place dans le cadre de l’activation du protocole d’intervention post-sismique, permet de renforcer l’enregistrement de toutes les répliques et accélérations générées dans cette zone. [v]

La vie dans le Haut-Atlas est rude

Le Haut-Atlas est l’une des trois chaînes de l’Atlas marocain, orientée sud-ouest/nord-est. C’est le massif le plus élevé d’Afrique du Nord. Il forme une immense barrière géographique, longue de 750 kilomètres, entre le Maroc océanique et méditerranéen au nord-ouest, et le Maroc saharien au sud-est. [vi]

Le Haut-Atlas lui-même est composé de trois parties. Le Haut-Atlas occidental est le massif le plus ancien et le plus élevé, avec le Djebel Toubkal. Un parc naturel y a été créé en 1942, en reconnaissance de la richesse de sa biodiversité naturelle. Le Haut-Atlas central révèle des paysages contrastés d’une grande beauté. Les hauts plateaux sont entaillés par de profonds canyons, rappelant le Colorado américain. Le Haut- Atlas oriental, occupé par de vastes hauts plateaux, [vii] a suscité un intérêt paléontologique international après la découverte d’ossements de dinosaures, à une époque où l’Afrique et l’Amérique ne formaient qu’un seul continent. [viii]

Les montagnes de l’Atlas constituent également une barrière climatique. Sur le versant nord, c’est un climat océanique subtropical qui prévaut, exposé aux perturbations de l’Atlantique, avec des pluies espacées mais torrentielles. La moyenne annuelle des précipitations est de 500 mm. La neige est tenace au-dessus de 2 500 mètres de novembre à avril, fournissant des réserves d’eau pour tout le pays, et permettant l’existence de forêts de pins, de chênes verts et de cèdres. Sur les versants sud, le climat est semi-désertique, avec de fortes variations de température. La végétation, lorsqu’elle existe, est constituée de steppes hautes. [ix]

Yves Missenard dans sa thèse doctorale sur le Haut-Atlas écrit : [x]

‘’L’objectif de cette thèse est l’étude des mouvements verticaux et la caractérisation des processus à l’origine de ces mouvements au sein d’une chaîne de montagnes intracontinentale. Les mécanismes contrôlant l’évolution de la topographie sont nombreux et encore mal connus. La chaîne du Haut Atlas marocain est située à plus de 600 km de la limite de plaque Afrique-Europe et supporte pourtant le deuxième sommet d’Afrique (Jbel Toubkal, 4165 m). L’absence de racine crustale développée sous la chaîne, conséquence d’un taux de raccourcissement assez faible (~20 km), implique donc l’existence d’un autre processus permettant de maintenir une telle topographie. La réalisation de profils géophysiques nous permet de montrer qu’un amincissement lithosphérique provoque un soulèvement d’environ 1000 m dans l’Anti-Atlas, le Haut Atlas Central, et le Moyen Atlas. Certains bassins d’avantpays sont aussi affectés, comme les bassins du Souss, de Ouarzazate ou de Missour. La zone amincie est une bande d’orientation Nord-Est / Sud-Ouest recoupant les principaux domaines structuraux marocains et probablement la limite de plaque Afrique-Europe.’’

Dans l’Atlas marocain, l’architecture institutionnelle est très complexe, voire dédoublée. Elle se caractérise par la confrontation d’un système institutionnel « moderne », impulsé de l’extérieur, et d’un système communautaire relativement autonome, de type amazigh/berbère. [xi] La juxtaposition de plusieurs systèmes de normes (droit positif, droit coutumier) et une certaine confusion dans les responsabilités des institutions locales caractérisent la plupart des montagnes marocaines mais surtout le Haut-Atlas qui est encore de nature et de philosophie tribale. [xii]

Dans cette optique Mohamed Mahdi et Pablo Dominguez parlent de la modernité qui est en train de changer les traditions de la transhumance millénaire :

‘’L’Agdal, en tant qu’espace de transhumance et lieu de perpétuation d’un genre de vie transhumant, subit l’effet de cette modernité galopante qui sape le fondement de ce système traditionnel d’exploitation des ressources naturelles, dont nous nous sommes efforcés de montrer la rationalité socio-économique et mythico-religieuse, ainsi que la capacité de résilience face aux vicissitudes du temps et de l’action anthropique. L’analyse livré sur le fonctionnement de deux Agdals (Yagour et Oukaïmeden) montre qu’ils ressortent d’un “modèle” dont le succès s’explique par les modes de régulation des relations entre transhumants, qui empruntent au technique et à l’écologique (l’Agdal, est d’abord une mise en défens d’un parcours), au socio-politique (l’Agdal est un parcours collectif approprié et exploité par des groupes ethnique différents) et au religieux (l’Agdal est patronné par un Saint).’’

Et de continuer à dire :

‘’ L’Agdal est multifonctionnel. C’est une institution de conservation, de protection et de gestion collective des ressources naturelles et d’un écosystème original, un musée de sites archéologiques, avec des gravures rupestres qui remontent à 2.600 ans avant J.C., un dépositaire d’un patrimoine de la transhumance, que d’autres pays ont su valoriser.

Ces systèmes de gestion des parcours et le genre de vie transhumant qu’ils favorisent sont actuellement menacés. Le destin des Agdals est tributaire de la perception et du discours de changement développé à leur propos. Une conception dominante promue par les “développeurs modernistes” y voit un archaïsme qui leur rappelle le passé tribal se dressant comme un obstacle à l’édification de la nation “moderne” (Auclair et Al Ifriqui, 2005), et à des projets hard de développement, tel le projet Emaar dont nous avions donné un aperçu. Une autre conception partagée par les “autochtones”, la société civile et des intellectuels, prône plutôt une conception soft de développement de ces aires de parcours. Dans les deux cas, c’est le tourisme qui dispute à ces espaces leur vocation pastorale. Mais alors que la conception hard recommande un tourisme de luxe, exclusif de toute activité pastorale, la conception soft cherche des combinaisons inédites et enrichissantes entre les deux. Cette dernière option interpelle les pouvoirs publics pour soutenir et accompagner toute initiative locale allant dans ce sens. Les exemples ne manquent pas dans les vallées qui se sont inscrites dans de telles dynamiques. C’est l’unique moyen de mettre le discours politique sur le développement rural, la limitation de l’exode, en cohérence avec la pratique.’’

La transhumance et le pastoralisme sont le mode de survie

Le pastoralisme est concurrencé par d’autres activités rémunératrices plus prestigieuses et plus lucratives. Il est fragilisé par la diffusion de modes de vie dits modernes, induits par le développement du tourisme, l’action publique relayée par les associations de développement des douars (hameaux berbères), en termes d’électrification, d’adduction d’eau potable, d’ouverture de pistes et de routes. La population développe de nouvelles aspirations tout à fait légitimes et sa part de droits au développement humain. [xiii]

Cependant, une population non négligeable dépend encore de l’élevage transhumant, soit par choix, soit par manque d’alternatives. Cette population, qui a subi de plein fouet les effets de la modernité, reste confrontée aux contraintes du climat et du marché, et est obligée de s’adapter. Mais pour combien de temps encore ? Il en va de la sécurité alimentaire et humaine. A l’heure actuelle, cette population est encore dépositaire d’un patrimoine, lié à la transhumance. [xiv] L’expérience d’autres pays en témoigne. [xv]

Au sujet de la transhumance dans le Haut-Atlas, Mohamed Mahdi et Pablo Domínguez écrivent : [xvi]

‘’La transhumance se trouve ainsi inscrite dans un système agraire montagnard complexe. Celui-ci est fondé sur deux principes additionnels (Mahdi, 1999: 71-72). D’une part, la complémentarité intégrée des productions agricole et pastorale, et, de l’autre, la complémentarité verticale des espaces appartenant à différents étages bioclimatiques. La complémentarité intégrée des productions animales et végétales signifie que l’élevage fournit aux cultures le fumier et les animaux de trait pour accomplir les travaux de labours et de battage, et en retour, l’élevage compte, pour son complément de ture, sur les produits des cultures (orge, maïs) ou sur leurs sous-produits. La complémentarité verticale réfère à l’utilisation par les éleveurs des espaces de pacage appartenant à des étages bioclimatiques divers. Comme le montre le schéma suivant, les pasteurs combinent l’utilisation de plusieurs espaces : les franges du pays, les montagnes et ses versants (l’adret ou asammar en hiver, et l’ubac ou amalou en été), les parcours de la plaine et les alpages de haute altitude, ceux d’Oukaïmeden et de Yagour.’’

Chaque printemps, les nomades de la région du Saghro, au sud-est du Maroc, quittent leurs pâturages avec leurs troupeaux de chèvres, de moutons et de chameaux, accompagnés de toute leur famille. La caravane traverse la plaine du Dadès et gravit le versant sud de l’Atlas à plus de 3 000 mètres d’altitude. Elle atteint le lac Izourar et ses hauts plateaux. Certains s’y installent, les autres continuent à remonter le versant nord de l’Atlas. La transhumance de retour a lieu en septembre et suit le même itinéraire vers le sud que la transhumance de printemps. [xvii]

Le pastoralisme dans le Haut Atlas reste fondamentalement marqué par la mobilité des troupeaux et des hommes d’une part, et par la persistance de vastes territoires à usage collectif d’autre part. L’évolution du statut foncier ébranle les fondements du système collectif et favorise l’exploitation individuelle partout où cela est possible. Dans certaines régions isolées, comme le Haut-Atlas marocain, les institutions traditionnelles sont malheureusement en voie de disparition. [xviii]

Il existe deux modèles d’organisation pastorale. Le premier est un mélange de gestion coutumière et de volonté politique de coucher les règles sur le papier. Le règlement, consigné dans une charte, comprend un certain nombre de règles directement inspirées des pratiques locales. Le second modèle d’organisation s’appuie sur les institutions coutumières, plus discrètes et donc moins connues des autorités. Ces institutions sont simples (ex : Agdâl) mais fragiles, car elles reposent sur un système peu égalitaire. [xix]

Dans les conditions difficiles de la vie en montagne, les Amazighs/Berbères ont développé une forme de démocratie locale basée sur l’élection annuelle du conseil local appelé aith rab’în qui s’occupe de l’arbitrage des conflits locaux, des litiges fonciers, des droits d’eau et de la gestion publique locale. Cette institution locale fonctionne en parallèle avec les institutions gouvernementales et les autorités officielles font toujours appel à elle pour obtenir de l’aide dans les situations difficiles de gestion des conflits. [xx]

Une autre institution locale amazighe/berbère utile dans les montagnes du Haut Atlas est la twiza, qui est une forme de solidarité collective très répandue chez les Amazighs/Berbères. [xxi] Cette institution non officielle a été extrêmement utile pour les opérations de recherche et de sauvetage immédiates et les premiers soins médicaux apportés aux blessés à la suite du tremblement de terre du 8 septembre, avant l’arrivée de l’aide gouvernementale.

Le Haut-Atlas, la périphérie oubliée

Le Maroc est un pays qui présente une grande diversité de côtes, de plaines et de plateaux, de montagnes et de déserts. Il est caractérisé par les hautes montagnes du Rif et de l’Atlas, qui constituent non seulement une barrière physique entre le Sahara et la Méditerranée, mais aussi un important facteur de diversité climatique, écologique, économique, culturelle et humaine.

Dans ce contexte, et malgré le potentiel et la richesse de ces zones (70% des ressources en eau, 62% des forêts marocaines et des points chauds de la biodiversité avec environ 80% des espèces endémiques…), leur contribution directe au développement économique du pays reste très limitée, ne représentant pas plus de 5% du PIB et 10% de la consommation nationale. [xxii]

Le milieu rural est historiquement plus pauvre que la moyenne au Maroc par rapport aux centres urbains. Les revenus sont faibles, la productivité est faible, il y a beaucoup d’analphabétisme et d’abandons scolaires parmi les habitants de ce territoire accidenté. Que ce soit dans les zones touchées par le tremblement de terre ou dans d’autres zones rurales. [xxiii]

Cette différence entre le milieu urbain et le milieu rural remonte à plusieurs siècles, lorsque l’administration française, à l’époque du protectorat (1912-1956), a divisé le pays en deux : le Maroc « utile », urbain et économiquement prospère, et le Maroc « inutile », zone délaissée par les colons français. Cette zone, essentiellement rurale, s’étend en diagonale de la ville d’Oujda au nord-est jusqu’à Agadir sur la côte atlantique au sud-ouest. [xxiv]

Cet héritage de négligence, de mépris et de marginalisation de l’arrière-pays amazigh/berbère provient notamment de l’administration coloniale française, qui a concentré ses efforts sur la côte, alors que les zones rurales ont montré une résistance particulière à son pouvoir.

Bien que les activités touristiques et surtout l’éco-tourisme s’y soient développés ces dernières années, accueillant les randonneurs en été et les skieurs en hiver, ces régions sont loin d’être des centres économiques comparables à la célèbre « ville ocre de Marrakech ». Les habitants travaillent dans l’agriculture traditionnelle, les maigres activités économiques locales, ou se rendent dans les centres urbains pour gagner leur pain quotidien. [xxv]

Dans un passé récent, ils avaient l’habitude d’émigrer en Europe, principalement en France et en Belgique, pour travailler dans des usines ou des mines, mais depuis 1990, cette possibilité a été supprimée par les autorités européennes, de sorte que les jeunes peu ou pas éduqués sont confrontés à un avenir incertain et luttent pour nourrir leur famille, ce qui a, hélas, poussé certains d’entre eux dans les bras d’islamistes violents. [xxvi]

Dans cette région, même depuis l’indépendance, les niveaux de revenus n’ont pas été rattrapés. Dans la province d’El Haouz, en particulier, non seulement les revenus sont faibles, mais l’accès à l’éducation et aux soins de santé est restreint, en dépit des efforts de l’état marocain. Les logements sont encore de conception traditionnelle et ne sont donc pas toujours aussi solides que les structures urbaines plus modernes. [xxvii]

En parlant de l’habitat rural des Imazighen du Haut-Atlas, Abdelmajid Benabdellah et Gérard Fay écrivent : [xxviii]

‘’Dans le Haut Atlas central, l’habitat rural apparaît moins que jamais comme un cadre bâti que les collectivités se transmettraient inchangé d’une génération à l’autre. Depuis trois ou quatre décennies, les constructions se multiplient rapidement, les plans des maisons sont adaptés aux besoins de la production et de la vie sociale. Cet habitat de terre et de pierre se transforme, et l’un des secrets de sa beauté réside dans sa sobre fonctionnalité.

La dynamique de l’habitat révèle l’évolution des systèmes de production tout comme elle apparaît guidée par les limites des entités socio-spatiales anciennes, tributaires des principes coutumiers de répartition des terres et des ressources.

Mieux qu’un exposé théorique, l’étude d’un « cas de figure » choisi au cœur de la province d’Azilal suggérera, pensons-nous, la richesse de ces thèmes.’’

La Constitution de 2011 a permis aux citoyens d’accéder à une nouvelle génération de droits de l’homme. [xxix] Cette réforme constitutionnelle a également jeté les bases d’une régionalisation avancée, fer de lance du développement territorial. Compte tenu des inégalités sociales et spatiales, notamment entre les zones urbaines et rurales, en particulier dans les zones de montagne, les pouvoirs publics, régionaux et locaux, et les autres acteurs concernés devront redoubler d’efforts pour garantir l’accès de tous aux droits fondamentaux de nouvelle génération stipulés dans l’article 31 de la Constitution du Royaume.

Les populations rurales amazighes s’adapteront-elles à l’environnement post-séisme ?

La vie des populations rurales amazighes a été bouleversée par le tremblement de terre : leurs maisons ont été détruites, leurs proches ont été tués, leurs moyens de subsistance ont été entravés et leurs activités quotidiennes ont été interrompues. Toutefois, les éléments de leur patrimoine culturel sont toujours présents et leur attachement à l’amazighité est plus que fort.

Leur trinité culturelle amazighe est un test au temps malgré les multiples difficultés et obstacles. Leur langue, tamazight, est toujours vivante et dynamique, leur terre sacrée, tamurt, existe toujours en dépit de sa fureur soudaine ces derniers temps et leur communauté amazighe/berbère, très soudée, tamunt, leur permet de continuer à vivre malgré les difficultés de la vie actuelle et les catastrophes naturelles. Cette culture millénaire des ‘’3 t’’ est un symbole fort de résilience et de continuité. [xxx]

Ainsi, ces personnes comptent beaucoup sur leur culture de solidarité twiza pour reconstruire leur vie et faire face aux défis de leur avenir incertain. Toutefois, il faut repenser sérieusement le modèle étatique du régionalisme avancé pour faire face dans l’avenir aux aléas du temps et aux catastrophes. [xxxi]

Certes, le Maroc officiel a passé le test de cette catastrophe naturelle haut la main sans, intervention extérieure, et le peuple a fait montre d’un grand sens de solidarité agissante, mais n’empêche il faut planifier davantage pour des futurs sombres : catastrophes naturelles, épidémies, guerres, etc. Ne dit-on pas qu’un homme averti en vaut deux.

Notes de fin de texte[i] Ouassat, Mehdi. ‘’Le séisme de la taille de celui d’Al Haouz n’a lieu qu’une fois en plusieurs milliers d’années’’, Libération, Lundi 11 septembre 2023. https://www.libe.ma/Le-seisme-de-la-taille-de-celui-d-Al-Haouz-n-a-lieu-qu-une-fois-en-plusieurs-milliers-d-annees_a140297.html[ii] Hafidi, Mohamed Amine. ‘’Voici le premier bilan du séisme qui a frappé le Maroc ce soir, le plus puissant jamais enregistré’’, La Vie Eco, 9 septembre 2023. https://www.lavieeco.com/au-royaume/voici-le-premier-bilan-du-seisme-qui-a-frappe-le-maroc-ce-soir-le-plus-puissant-jamais-enregistre/[iii] Nasa Eath Observatory. ‘’Morocco’s High Atlas Mountains’’, July 2, 2016. https://earthobservatory.nasa.gov/images/89511/moroccos-high-atlas-mountains[iv] Copernicus, Copernicus Emergency Management Service (CEMS). ‘’EMSR695 – Earthquake in Marrakesh-Safi Region, Morocco’’, 12 septembre 2023. https://rapidmapping.emergency.copernicus.eu/EMSR695/[v] Le Matin. ‘’Séisme d’Al Haouz : le bilan passe à 2.946 morts et 5.674 blessés’’, 13 septembre 2023. https://lematin.ma/express/2023/seisme-al-haouz-bilan-passe-2946-morts-5674-blesses/394154.html[vi] Gentil, Louis. ‘’La géologie du Maroc et la genèse de ses grandes chaines’’, Annales de géographie, 116, Année 1912, pp. 130-158. https://www.persee.fr/doc/geo_0003-4010_1912_num_21_116_7192[vii] Piqué, A. Géologie du Maroc. Pumag : Rabat, 1994.[viii] Sadki, Driss. Le Haut-Atlas central (Maroc). Stratigraphie et paléontologie du Lias supérieur et du Dogger inférieur. Dynamique du bassin et des peuplements. Travaux et Documents des Laboratoires de Géologie de Lyon, 142, Année 1996. https://www.persee.fr/doc/geoly_0750-6635_1996_mon_142_1[ix] Missenard, Yves. LE RELIEF DES ATLAS MAROCAINS : CONTRIBUTION DES PROCESSUS ASTHENOSPHERIQUES ET DU RACCOURCISSEMENT CRUSTAL, ASPECTS CHRONOLOGIQUES. Thèse de Doctorat, UNIVERSITE DE CERGY-PONTOISE, 24 Novembre 2006. https://theses.hal.science/tel-00125775/document[x] Ibid.[xi] Maurer, Gérard. “L’homme et Les Montagnes Atlasiques Au Maghreb”, Annales de Géographie, vol. 105, no. 587, 1996, pp. 47–72. JSTORhttp://www.jstor.org/stable/23454958[xii] Mahdi, Mohamed & Pablo Dominguez. ‘’Regard anthropologique sur transhumance et modernité au Maroc’’, Ager, no 8, 2009. https://univ-tlse2.hal.science/hal-02156171/document[xiii] Bourbouze, A. L’élevage dans la montagne marocaine : organisation de l’espace et utilisation des parcours par les éleveurs du Haut Atlas, Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II, Rabat et Institut National de la Recherche Agronomique, Paris, 1982.[xiv] Auclair, L. & M. Alifriqui (dir.). Agdal Patrimoine socio-écologique de l’Atlas marocain. Rabat : IRCAM ; IRD, 2012. https://core.ac.uk/download/pdf/39832859.pdf[xv] Couvreur, G. « La vie pastorale dans le Haut Atlas central », Revue de Géographie du Maroc, n° 13, 1968.[xvi] Mahdi, Mohamed & Domínguez, Pablo. ‘’Regard anthropologique sur transhumance et modernité au Maroc’’, Ager. Revista de Estudios sobre Despoblación y Desarrollo Rural, núm. 8, 2009, pp. 45-73. Centro de Estudios sobre la Despoblación y Desarrollo de Áreas Rurales Zaragoza, España. https://www.redalyc.org/pdf/296/29611869003.pdf[xvii] Laoust, E. « L’habitation chez les transhumants du Maroc central », Hesperis, Institut des Hautes Etudes Marocaines, Rabat, 1930-1934.[xviii] Gellner, E. Saints of the Atlas. Londres, Weidenfield and Nicholson, 1969.[xix] Dominiguez, Pablo. ‘’ L’agro-pastoralisme mobile des agdals du Haut Atlas’’, Perifèria, Numéro 18(2), décembre 2013. http://revistes.uab.cat/periferia[xx] Chtatou, Mohamed. ‘’Aspects du leadership et de la démocratie chez les Amazighs du Maroc’’, Le Monde Amazigh, 15 juin 2019. https://amadalamazigh.press.ma/fr/aspects-du-leadership-et-de-la-democratie-chez-les-amazighs-du-maroc/[xxi] Bellakhdar, Jamal. Le MAROC OUEST-SAHARIEN : ESQUISSE GÉOGRAPHIQUE, HISTORIQUE ANTHROPOLOGIQUE ET SOCIO-ÉCONOMIQUE. Volume I : Le pays, une terre de contingences et d’absolu. Casablanca : Editions Le Fennec, 2015.[xxii] Abdelkhalek, Touhami, Dorothée Boccanfuso, et Luc Savard. « Politiques économiques, pauvreté et inégalités au Maroc : analyses en équilibre général micro simulé », Mondes en développement, vol. 148, no. 4, 2009, pp. 99-118.[xxiii] Agence Nationale de Lutte Contre l’Analphabétisme. ‘’L’analphabétisme en chiffres’’, 2018. https://www.anlca.ma/fr/lalphabetisation/lalphabetisation-en-chiffres/#:~:text=Le%20taux%20d’analphab%C3%A9tisme%20est,urbain%20en%20comparaison%20avec%202004.[xxiv] Mourji, Fouzi, & Hicham Masmoudi. “L’état de l’économie marocaine : un potentiel de développement réel mais contraint”. Dupret, Baudouin, et al. (Eds.), Le Maroc au présent : D’une époque à l’autre, une société en mutation. Casablanca : Centre Jacques-Berque, 2015, pp. 907-944. http://books.openedition.org/cjb/1139[xxv] Chaker S. Berbères aujourd’hui. Paris : L’Harmattan, 1989.[xxvi] Mahdi, M. Pasteurs de l’AtlasProduction pastorale, droit et rituel. Casablanca : Fondation Adenauer, 1999.[xxvii] Boujrouf, Said. “Ressources patrimoniales et développement des territoires touristiques dans le Haut Atlas et les régions sud du Maroc”, Journal of Alpine Research | Revue de géographie alpine, 102-1, 2014. http://journals.openedition.org/rga/2259; DOI: https://doi.org/10.4000/rga.2259[xxviii] Benabdellah, Abdelmajid & Gérard Fay. ‘’Habitat rural, systèmes de production et formations socio-spatiales dans le Haut Atlas central’’ in : Habitat, État, société au Maghreb. Paris: CNRS Éditions, 2002. http://books.openedition.org/editionscnrs/834[xxix] Royaume du Maroc. Article 31, Constitution de 2011. http://www.sgg.gov.ma/Portals/0/constitution/constitution_2011_Fr.pdf

Article 31 :

L’Etat, les établissements publics et les collectivités territoriales œuvrent à la mobilisation de tous les moyens à disposition pour faciliter l’égal accès des citoyennes et des citoyens aux conditions leur permettant de jouir des droits:

  • aux soins de santé ;
  • à la protection sociale, à la couverture médicale et à la solidarité mutualiste ou organisée par l’État ;
  • à une éducation moderne, accessible et de qualité ;
  • à l’éducation sur l’attachement à l’identité marocaine et aux constantes nationales immuables ;
  • à la formation professionnelle et à l’éducation physique et artistique ;
  • à un logement décent ;
  • au travail et à l’appui des pouvoirs publics en matière de recherche d’emploi ou d’auto-emploi ;
  • à l’accès aux fonctions publiques selon le mérite ;
  • à l’accès à l’eau et à un environnement sain ;
  • au développement durable.

[xxx] Chtatou, Mohamed. ‘’ Comprendre la trinité culturelle amazighe’’, Le Monde Amazigh, 7 septembre 2018. https://amadalamazigh.press.ma/fr/comprendre-la-trinite-culturelle-amazighe/[xxxi] Zaheer, Muhammad Akram. “The Earthquake is Wake-Up Call for Morocco’s Development Policies”, Islamabad Post, 12 septembre 2023. https://islamabadpost.com.pk/the-earthquake-is-wake-up-call-for-moroccos-development-policies/


Dr. Mohamed Chtatou

Professeur universitaire et analyste politique international

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