Les ONGs Amazighes demandent de mettre fin à la discrimination raciale de France24


A l’attention de Monsieur Jean-Yves LEDRIAN

Ministre de l’Europe et des Affaires Etrangères

de la République française.

Objet: droits des Amazighs, libération des prisonniers politiques des Hiraks du Rif et d’Algérie et discrimination raciale de France24.

Monsieur Le Ministre,

Eu égard aux constats alarmants de violation des droits des Amazighs, nous venons attirer votre attention sur trois questions essentielles, à savoir :
1. les nouveaux droits des Amazighs ;

2. la libération des prisonniers politiques du Hirak du Rif et du Hirak d’Algérie ;

3. la persistance de la discrimination raciale de France24 à l’encontre de tous les Amazighs.

1. Les nouveaux droits des Amazighs

Les Constitutions du Royaume du Maroc et de la République d’Algérie ont reconnu l’officialité de la langue amazighe, respectivement en 2011 et 2016. Ainsi, au Maroc la loi organique N° 26.16, votée à l’unanimité par les deux chambres du parlement, concernant la mise en œuvre du caractère officiel de la langue amazighe, est entrée officiellement en vigueur, après sa publication au Bulletin Officiel, le 26 septembre dernier.

De ce fait, nous vous prions de bien vouloir, primo, de faire traduire en amazighe et écrire en graphie tifinagh tous vos écriteaux et vos plaques de signalisation de vos institutions diplomatiques se trouvant sur le sol nord-africain (ambassade, départements consulaires et centres culturels) et, secundo, d’inclure la langue amazighe dans tous les programmes de conventions bilatérales que vos différents gouvernements ont signé avec les pays d’Afrique du Nord, notamment les accords bilatéraux concernant les « Enseignements de Langue et de Culture d’Origine (ELCO) », mis en œuvre sur la base d’une directive européenne du 25 juillet 1977 visant à la scolarisation des enfants des travailleurs migrants.

Un programme éducatif, qui a été intentionnellement mal interprété et substitué par le programme Enseignement International des Langues Etrangères (EILE), et que le président M. Emmanuel MACRON viens d’afficher sa volonté de supprimer lors de ses annonces à Mulhouse le 18 février dernier, où il renonce également à l’enseignement de la langue arabe dans les écoles publiques, à l’exception de celui signé avec la Tunisie.

Ces programmes n’ont en effet, jamais donné les résultats escomptés parce qu’ils ne prennent pas en compte des langues maternelles des pays d’origine d’Afrique du Nord, faisant fi des recommandations de l’UNESCO. M. Jack LANG, président de l’Institut du Monde Arabe (IMA) légitime ses aberrations idéologiques visant à affirmer que la «langue arabe est une langue et un trésor de France», ce qui est inadmissible d’autant plus qu’il cherche à répandre sa propre vision falsifiée de l’Histoire.

Ce qui est plutôt un trésor de France, historiquement parlant, c’est plutôt la langue amazighe que parle la grande majorité de citoyennes et citoyens français issus de l’Afrique du Nord. Ces derniers ne parlent pas la langue arabe classique, mais plutôt les différentes variantes de la langue amazighe, la deuxième langue avec ses variantes, la plus parlée dans les territoires français : kabyle, tachelhit, tamazight, tarifit, tamzabit, tamacheqt, darija… Néanmoins cette langue amazighe millénaire, aujourd’hui exclue des programmes ELCO et/ou EILE, véhicule sans équivoque, les mêmes valeurs sociétales de liberté, d’égalité et de démocratie que celles de la République française.

2. La libération des détenus des Hiraks du Rif et d’Algérie

En ce qui concerne les graves événements du Mouvement populaire du Rif, au nord du Maroc, connu sous le nom de «Hirak du Rif», qui ont eu lieu en 2017/2967 lesquels événements était suivis de près par Le président Emmanuel MACRON, qui en avait manifestement exprimé ses préoccupations, nous tenons à vous rappeler que les autorités marocaines ont malheureusement privilégié une attitude sécuritaire et répressive excessive, condamnant des jeunes à des peines de prison allant jusqu’à vingt ans pour avoir osé, pacifiquement, manifester et revendiquer des droits économiques et sociaux, tels que la construction d’un hôpital spécialisé en traitements oncologiques.

De même, depuis le déclenchement de la contestation populaire et pacifique en Algérie, le 22 février 2019, les autorités algériennes n’ont pas cessé de violer les droits humains en poursuivant arbitrairement les militants et les journalistes.

En temps d’expansion de la pandémie du coronavirus, alors que les Nations Unies et la Haut-Commissaire aux droits humains demandaient la libération des prisonniers, les autorités algériennes et marocaines se sont obstinés à ignorer ces recommandations. L’Algérie a continuée à réduire au silence les militants et les journalistes, par des procès expéditifs et arbitraires. Selon Amnesty International, juste qu’entre le 7 mars et le 13 avril 2020, dans six villes en Algérie, au moins 20 militants ont été convoqués, pour être interrogés par la police, ou interpellés et placés en détention provisoire, ou condamnés pour des accusations découlant de l’exercice de leurs droits à la liberté d’expression ou de réunions pacifiques. Des procès contre des militants qui ne font que réclamer des réformes démocratiques en faveur d’un état civil de droits. Sans oublier les détenus mozabites et l’assassinat politique de Dr. Kameleddine Fekhar.

Aussi, nous vous demandons de bien vouloir vous saisir d’urgence de ces affaires, au vu des injustices que vivent au quotidien les jeunes des Hirak du Rif et d’Algérie incarcérés dans les différentes prisons… Nous vous prions également de bien vouloir prendre position contre cette dérive autoritaire et répressive indigne des gouvernements marocain et algérien, en les exhortant à procéder à la libération immédiate, et sans conditions, de tous les détenus politiques, eu égard aux accords de coopération franco-marocains et franco-algériens, et plus particulièrement, l’accord d’association entre l’Union Européenne et les pays d’Afrique du Nord. Tous ces accords ont pour objectifs fondamentaux la promotion effective de la démocratie et le respect des droits de l’Homme, comme le stipule le passage ci-après: « Le respect des principes démocratiques et droits fondamentaux de l’Homme, tels qu’énoncés dans la déclaration universelle des droits de l’Homme, inspire les politiques internes et internationales de la communauté et du Maroc, et d’Algérie, et constitue un élément essentiel du présent accord».

3. Respect de la ligne éditoriale de France24 de l’identité historique de toute l’Afrique du Nord en rectifiant les appellations discriminatoires de «Maghreb Arabe» et de «printemps arabe»

Vos diplomates et chaines de radios et télévisions officielles ne cessent d’utiliser la dénomination de « Maghreb arabe » et « Printemps arabe ». Ainsi, nous portons à votre connaissance que nous avons envoyé des courriers recommandés, avec accusé de réception, respectifs à Monsieur Marc SAIKALI, directeur de France 24 et à Madame Marie-Christine SARAGOSSE, PDG de Groupe France Médias Monde à la date du (5/12/2018), les sollicitant aimablement pour faire cesser la dénomination du « Maghreb arabe » utilisée fréquemment dans les JT des chaînes de France24 en arabe, en leur assurant que « Le Maghreb n’a jamais été arabe, et il ne le sera plus jamais à l’avenir ». Surtout depuis que France24 avait eu le privilège de diffuser le scoop mondial, sur l’homo sapiens le plus vieux du monde, découvert désormais, au Maroc, à 70 km de Marrakech, à «Adrar n Ighoud» (Djebel Irhoud), datant de plus ou moins de 315 mille ans, et qui est, en fin de compte, l’ancêtre des Amazighs (Africains), des Arabes (Asiatiques), des Français (Européens) et de tous les peuples du monde!

(Maroc : des restes d’Homo sapiens découverts).

Nous souhaiterions que vos diplomates et journalistes, ainsi que la ligne éditoriale des JT de vos chaines et plus particulièrement France24, étant sous la responsabilité directe de votre département ministériel, respectent de manière déontologique le principe essentiel de « vérité », en misant en faveur de la vérité historique et de la vérité scientifique. En effet, toutes les dernières découvertes archéologiques et toutes les conclusions des différentes disciplines scientifiques attestent que presque toutes les populations actuelles d’Afrique du Nord, qu’elles soient marocaines, algériennes, tunisiennes, libyennes, égyptiennes, mauritaniennes, canariennes et touarègues, sont toutes d’origine « Amazighe ».
Il est incohérent de continuer à utiliser des terminologies idéologiques, qui ne fait que promouvoir le « nationalisme arabo-salafiste » politique autoritaire, violent et décadent au détriment de l’objectivité scientifique et de la vérité historique, utilisant de fausses terminologies « Maghreb arabe » ou « printemps arabe », et qui ne font que blesser profondément les sentiments, la sensibilité, l’identité et la fierté des millions de citoyennes et citoyens originaires du sud de la Méditerranée, et ceux des millions de vos propres compatriotes français d’origine nord-africaine. En effet, il est plus correct d’utiliser la terminologie en lien avec les composantes historiques de l’identité des populations de la région septentrional de l’Afrique («Afrique du Nord», «printemps démocratique des peuples»…). Un printemps des peuples qui a commencé avec la révolution tunisienne de jasmin en décembre 2010, suivi par celle du 17 Février 2011 en Libye, du 20 Février au Maroc, et du 25 Février en Egypte, et tout récemment celle du Hirak d’Algérie de 22 Février 2019, toutes en terre d’Afrique du Nord, qu’on dénomme «Tamazgha».

En espérant avoir attiré votre attention et vous conduire à vous pencher consciencieusement sur ces requêtes, nous vous prions d’agréer, Monsieur le Ministre, l’expression de notre considération fort distinguée.

Liste premières ONG’s et Associations signataires:

1- Agraw Amadlan Amazigh (Amazigh World Assembly), Bruxelles (Belgique)

2- Association TIWIZI 59, Lille (France)

3- Espace Culturel Berbère Européen Afus Deg Wfus, Roubaix (France)

4- Agraw n RIF, Lille (France)

5- RIPOSTE INTERNATIONALE, Paris (France)

6- Fundación Mediterránea DAVID MONTGOMERY HART de Estudios Amazighies, Melilla (España)

7- Asociación TAMETTUT de las mujeres amazighes por la cultura y el desarrollo, Barcelona (Generalitat de Catalunya)

8- Asociación Cultural IMAZIGHEN, Melilla (España)

9- Asociación AZAR, Las Palmas de Gran Canaria (Islas Canarias)

10- Asociación socio-cultural TAMUSNI de Tenerife, Aguirre (Islas Canarias)

11- Espacio SOLIDARIDAD, Madrid (España)

12- Asociación THWIZA por la Identidad, Cultura y Justicia Social, Madrid (España)

13- Association TIFAWIN, Bruxelles (Belgique)

14- Association EUROKASSITA de développement solidaire, Bruxelles (Belgique)

15- 4- Association TAMAZIGHT, Liège (Belgique)

16- 5- Association HIWAR, Bruxelles (Belgique)

17- Association L’ESPOIRE, Bruxelles (Belgique)

18- Association socio-culturelle ARIF (Allemagne)

19- Association ADRAR, Amsterdam (Pays Bas)

20- Osservatorio per gli Studi Internazionali sul Mediterraneo Livorno (Italia)

21- Amazigh Cultural Network in America, Massachusetts (USA)

22- Tamunt Social and Cultural Association, Washington DC (USA)

23- Amazigh Community in America, New Jersey (USA)

24- Assemblée Mondiale Amazighe-Maroc, Rabat (Maroc)

25- Forum TOUBKAL pour la culture amazighe et les droits de l’homme, Marrakech (Maroc)

26- Observatoire Amazigh des Droits et Libertés (OADL), Rabat (Maroc)

27- Fédération Nationale des Associations Amazighs (FNAA), Rabat (Maroc)

28- Réseau des Associations de Développement de la province d’Al-Hoceima, Al-Hoceima (Maroc).

29- Association JISR pour le développement et la migration, Nador (Maroc)

30- Association ABARAZ, Agadir (Maroc)

31- Association TUDRT, Mirleft, Sidi Ifni (Maroc)

32- Association TANDAFT, Mirleft, Sidi Ifni (Maroc)

33- Association ASNFLUL Massa Chtouka, Ait Baha (Maroc)

34- Association TAYAFUT, Awrir, Agadir (Maroc)

35- Association AJDIR pour l’apprentissage de la langue amazigh et la transmission de sa culture et de son patrimoine, Kénitra (Maroc)

36- Association SARHAN pour la Culture et l’Environnement Ait Halli-Guigou, Boulmane, Midelt (Maroc)

37- Association TAWMAT pour la culture et le développement, Azlaf, Driouch (Maroc)

38- Association jeunesse de SEGANGANE pour la culture et le développement, Nador (Maroc)

39- Rassemblement pour la Culture et la Démocratie, Nador (Maroc)

40- Association Culturelle MASSINISSA, Tanger (Maroc)

41- Association AMUD pour la culture et le développement, Casablanca (Maroc)

42- Association ANAMUR, Tiznit (Maroc)

43- Association TWIZA, Guercif (Maroc)

44- Association TUNARUZ pour le Développement et la Communication culturelle, Tafraout (Maroc)

45- Réseau Marocain pour les Droits Humains et le Contrôle de la Richesse et les Biens Publics, Khénifra (Maroc)

46- Assemblée Mondiale Amazighe-Algérie, Mzab (Algérie)

47- Mouvement-Parti AKAL (Tunisie)

48- Organisation AMAZIGH, Nouakchott (Mauritanie)

49- Organisation MAUDECH, Nouakchott (Mauritanie)

50- Fondation MOHAMED ALI AG TAHER AL ANSARI (Maroc/Touaregs)

51- Organisation TIN HINAN (Canada/Touaregs)

52- Survie Touarègue TEMOUST, Lyon (France/Touaregs)

53- Internationale TOUAREGUE, Bordeaux (France/Touaregs)

54- IMOUHAGH International Organisation for the Sale of Justice & Transparency, Angers (France/Touaregs)

Amaḍal Amazigh


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