Rabat : Les autorités bloquent et encerclent la marche « Tafsut n Imazighen »
Le dimanche matin 20 avril, les autorités de sécurité de Rabat sont intervenues pour empêcher et bloquer la marche nationale organisée par le Comité national de l’initiative « Tafsut N Imazighen » pour commémorer le 45e anniversaire du Printemps amazigh.
Les forces publiques ont encerclé la marche sur la place Bab al-Had et ont empêché les participants de se diriger vers le bâtiment du parlement, blessant un certain nombre de militants amazighs. Les manifestants ont dénoncé ce qu’ils ont décrit comme une « répression et une prévention systématiques », exprimant leur mécontentement face à la « politique des doubles standards » dans le traitement des manifestations, où les marches liées aux problèmes du Moyen-Orient sont autorisées, tandis que les demandes liées à l’identité nationale sont restreintes.
Le comité d’organisation a choisi le slogan suivant « Pour l’identité amazighe de l’État marocain», exprimant son mécontentement face à « l’absence persistante de reconnaissance politique de l’amazighité du Maroc et l’absence constitutionnelle de l’identité collective amazighe, bien qu’elle tire sa légitimité de la terre », selon les termes du comité.
La commission a également exprimé sa préoccupation quant à « la marginalisation continue et l’exclusion officielle de la langue amazighe, et la non-concrétisation de la protection juridique de la langue amazighe, malgré sa stipulation dans la constitution, et la succession de discours royaux qui la considèrent comme une composante primordiale de l’identité marocaine ».
La commission a également critiqué « l’absence de volonté politique de généraliser l’enseignement de la langue amazighe à tous les niveaux de l’éducation, ainsi que son absence dans les programmes scolaires et les institutions, l’entrave au travail des professeurs spécialisés et l’absence de conditions de travail adéquates pour ces derniers ».
Le comité a également souligné « la nécessité d’inclure l’amazigh dans les programmes de la diaspora marocaine à l’étranger et la généralisation des études amazighes dans les universités marocaines », estimant que « continuer à enseigner des faits historiques déformés nuit à l’identité collective des Marocains ».