L’Amazighité au Maroc


La genèse de la conscience amazighe 

Le Dahir appelé injustement Dahir Berbère et imposé au Maroc en 1930 par le Protectorat français et sans aucun doute un décret mal conçu, de prime abord, et mal géré parce qu’il avait jeté l’opprobre, sans raison aucune, sur les Amazighs du Maroc. 

En 1951, les Amazighs reprennent la main en constituant l’Armée de Libération qui, à partir d’Octobre 1955 se mettra à l’œuvre dans le territoire de la tribu Gzennaya, ce qui fut appelé par les colonisateurs, dans le temps,  le Triangle de la Mort (Aknoul – Tizi Ousli – Boured), ainsi que dans d’autres régions amazighes.

Image result for Triangle de la Mort, Gzenaya
Carte du Triangle de la Mort en 1955

L’Armée de Libération (1951-1956) était, certes, un mouvement de libération nationale, mais ce fut aussi la genèse du mouvement culturel amazigh qui, prendra de l’ampleur après l’indépendance en 1956. En effet, une fois les Français partis, L’Istiqlal voulait forcer la main au Roi Mohammed V et s’imposer comme parti unique. L’Istiqlal pour arriver à son but devait se débarrasser, en premier lieu de l’Armée de Libération. Ainsi, le jeune révolutionnaire Mehdi Benbarka s’attela à faiblir l’Armée de Libération en éliminant en 1956 son chef historique Abbas Messaadi à Fès [i]. Mehdi Benberka, connaitra le même sort, apparemment, de la main de Hassan II en 1965 à Paris [ii].

Sur le sujet du probable assassinat de Abbas Messadi par Mehdi Benbarka, Abdelhad Sebti a écrit dans Zamane [iii]:

“Mais si le fondateur de l’UNFP a été montré du doigt, ce n’est pas seulement à cause de l’adversité politique. Il y a également les graves incidents qui l’ont opposé à Messaâdi, dont le dernier date de peu de temps avant sa disparition. La mésentente entre les deux hommes semble remonter à 1955, quand le guérillero était venu demander au chef istiqlalien le soutien financier du parti pour l’action armée qu’il entendait mener. Ne le connaissant pas et ne disposant pas de fonds, celui-ci l’avait éconduit. Une altercation verbale entre les deux hommes aurait suivi. En juin 1956, sous le prétexte d’un reportage (publié le 29 juin) pour le journal Al Istiqlal dont il est le directeur, Ben Barka effectue un long voyage où il visite plusieurs postes de l’Armée de libération. Arrivé au campement où se trouve Messaâdi (près de Taounate), il s’en voit interdire l’accès par le résistant. Un incident qui faillit mal tourner, selon un témoignage recueilli en 2003 par l’auteur de ces lignes : celui du résistant Mohammed Bensaïd, qui accompagnait le futur fondateur de l’UNFP, en même temps que le Fqih Basri. Messaâdi tente en effet de mettre Ben Barka aux arrêts, provoquant la colère du Fqih Basri et de Bensaïd lui-même. Mais Messaâdi finit par faire amende honorable, en déclarant aux deux jeunes amis de Ben Barka qu’il le faisait par respect pour leur statut de résistants…”

La marginalisation des Amazighs par l’Istiqlal conduira inéluctablement à la révolte du Rif en 1957-1958 [iv] qui fut écrasée dans le sang par le Prince Héritier Moulay Hassan qui deviendra, quelques années plus tard, Roi Hassan II. Le massacre des Amazighs Rifains fut exécuté, de façon macabre et violente, par le Général Oufkir [v] qui fut lui-même massacré par Hassan II, sans ménage, en 1972 pour complot contre la monarchie. 

Hassan II fut largement contesté par les Amazighs de l’armée pour son faste, son pouvoir sans partage et son esprit épicurien. Entre 1971 [vi] et 1972 [vii], des militaires amazighs, de hauts gradés, vont essayer de le renverser, sans succès, et ce fut le début de la répression appelée communément : Les Années de Plomb [viii], contre tous les opposants politiques qui durera jusqu’en 1996.

Le réveil culturel amazigh

Après la déconfiture de l’approche militaire allant de 1952 à 1972, les Amazighs optèrent pour le militantisme culturel et identitaire par le biais des associations culturelles. La première du genre et sans aucun doute l’Association Marocaine pour la Recherche et l’Echange Culturels (AMREC), fondé le 10 novembre 1967 par le militant Ibrahim Akhiat décédé en 2018.

En presentation de cette importante association, Said Afoullous, journaliste à L’Opinion (organe francophone du Parti de l’Istiqlal), écrivit le 5 avril 2014 [ix]: 

“Brahim Akhiate est le fondateur, le 10 novembre 1967 à Rabat, de l’AMREC, avec un groupe de compagnons: feu Ali Sedki Azaykou historien, Boujamaa Habbaz linguiste disparu en 1981, Ahmed Boukous recteur de l’IRCAM, Abdellah Bounfour linguiste, Ahmed Akouaou, Omar El Khalfaoui et Ali El Jaoui. Il sera le seul parmi les fondateurs à continuer à animer cette association après le départ des premiers compagnons, chacun allant de son côté pour poursuivre des études supérieures et des recherches scientifiques. Lui, il reprendra à chaque fois son bâton de pèlerin pour poursuivre son combat dans une indéfectible constance, rejoint à chaque fois par d’autres militants. Objectif inlassablement poursuivi: faire partager ses convictions quant à l’importance vitale de la prise en charge de la langue et la culture amazighes en vue de l’éclosion d’une «société moderne qui croit en la pluralité culturelle et l’unité dans la diversité». Homme de dialogue, sa devise a toujours été de faire le pas vers ses adversaires, tout en défendant fermement ses convictions de manière rationnelle sans jamais verser dans la surenchère ni couper les ponts.”

Image result for Amazigh du Maroc, photos
La femme amazighe: beauté et attachement à la culture

Pour la chercheur académique Laura Feliu qui, écrivit dans un article intitulé : « Le Mouvement culturel amazigh (MCA) au Maroc », le choix du terme « culturel » dans le nom de l’AMREC n’est pas fortuit, le but était d’éviter tout clash avec le Makhzen qui était dans sa phase pan-arabiste et pour qui tout autre identité était considérée comme une trahison à la cause arabe. En effet, pour les pays arabes, les minorités n’avaient pratiquement aucune existence. Il  y avait, pendant ce temps, deux concepts qui se superposaient : en plein âge adulte la nation arabe et la oumma islamique, encore en bas âge [x] :

« La création d’une association reconnaissant de manière explicite son adhésion à l’amazighité étant alors impensable, les termes « berbère » ou « amazigh » n’ont pas été inclus dans sa dénomination. C’est pourquoi, le terme « culturel » est consacré comme un substitut qui assume cette référence. »

Sur le plan politique, le Parti du Progrès et Socialisme (PPS), ex parti communiste, fut le premier à reconnaître la culture amazighe en tant que tel en publiant un pamphlet politique en 1977, à un moment ou la majorité des partis politiques marocains étaient soit hostiles (Parti de l’Istiqlal), soit aux abonnés absents (le reste des partis). Récemment, aussi, le PPS fut le seul parti marocain à publier sa plateforme politique en Amazigh.

Dans la même lignée, le PPS organisa le 21 avril 2001 une rencontre sous le thème “le Maroc actuel et la question amazighe”.  C’est la première d’une série de débats que le parti comptait tenir autour des principaux axes contenus dans sa “Thèse politique”. Ce document avait été présenté au 6ème congrès du parti prévu en juillet 2001.

Le quotidian économique marocain L’Economiste avait écrit sur ce sujet, dans le temps [xi]:

« Toutes les associations du mouvement culturel amazigh étaient présentes. Elles ne pouvaient rater une telle occasion, surtout que leurs manifestations ne sont pas toujours autorisées. Les représentants des ONG amazigh l’ont d’ailleurs bien souligné, estimant que “le gouvernement n’était pas encore prêt à accepter le Maroc dans sa diversité”. La rencontre organisée par le PPS était l’occasion de refaire un discours revendicatif tournant autour de trois grandes axes. Le premier consiste à constitutionnaliser la culture et la langue amazighs. En d’autres termes, leur accorder une place dans la loi suprême au moins égale aux deux autres composantes de l’identité nationale : l’islam et la langue arabe. Pour une grande partie des participants, la constitutionnalisation constitue une solution politique à un problème qui tarde à être posé sur la scène publique à cause, justement, d’une absence de volonté politique. La deuxième revendication consiste à intégrer la culture et la langue amazighs, dans toutes leurs expressions locales (tarifit, tachelhit, tassoussit…), dans le système d’enseignement national. A cet égard, l’approche de la Charte de l’Education et de la Formation a été fortement critiquée. Les participants rejettent l’introduction de tamazight en tant qu’élément favorisant l’apprentissage de l’arabe. Ils réclament de la réhabiliter en tant que langue nationale à part entière. Troisième doléance : l’ouverture des médias à la culture et la langue amazighs. Cela revient à réunir les conditions d’une réconciliation avec soi-même en réhabilitant toutes les composantes de l’identité culturelle nationale. Il s’agit selon M. Ahmed Assid, chercheur universitaire, “de réduire le fossé entre le Maroc officiel qui ressemble plus à une représentation imaginaire et le Maroc profond qui, lui, est multiple et réel”. »

Toutefois, il faut signaler qu’il existe d’importantes différences structurelles et idéologiques, dans le contexte du militantisme, entre les différents régions amazighes. Le premier réseau conséquent a été créé dans le Souss à la fin des années 1970, autour des activités de l’Association de l’université d’été d’Agadir (AUEA). Les associations les plus politisées sont celles du Rif et du Moyen Atlas. Crée dans le Rif en 1978, l’Intilaka était étroitement liée à des secteurs de l’extrême gauche et fut dissoute par les autorités. Dans la région du sud-est, l’activité de Tilleli, créée en 1990 à Goulmima, est particulièrement remarquable. Un fort militantisme existe dans cette région qui, comme le Rif, est délaissée par l’État, avec de graves difficultés économiques et un important exode de la population.

Image result for Amazigh du Maroc, photos
Tamgharbit

En 1987, fut crée à Rabat l’Association Nouvelle pour la Culture et les Arts Populaires (ANCAP), dirigée par l’avocat Hassan Id Belkacem. Son acronyme en amazigh est Tamaynout, appellation qui sera utilisée de manière exclusive à partir de 1995. Les fondateurs de Tamaynout étaient pour la plupart les membres les plus gauchisants de l’AMREC, militants d’extrême gauche de groupes marxistes-léninistes qui avaient comme but arracher la reconnaissance de l’Amazighité du Maroc au Makhzen.

Sentant la pression populaire devenir untenable pour la reconnaissance officielle de la culture amazighe, Hassan II dans un discours du 20 aout 1994, lors de la célebration de la fête de la  “Révolution du Roi et du Peuple” reconnut à demi mot l’importance de l’Amazighité au Maroc mais ne fera rien par la suite pour laisser la primauté du dossier pour son fils, après sa mort. Le Roi préconisa l’enseignement, dans toutes les écoles primaries, des trois « dialectes marocains » (le tarifit, le tamazigh et le tachelhit). Il qualifia cette nécessité d’« impérative » et affirma que le Maroc doit s’articuler autour de « […] génies multiples et sur des authenticités et des coutumes diverses, aussi riches les unes que les autres ».

Le réveil de l’establishment

En 1999, Le Prince Héritier Sidi Mohammed accéda au pouvoir et devint Mohammed VI et en 2001, dans le Discours du Trône, s’opéra l’appropriation officielle de l’Amazighité qu’il considéra comme : « richesse nationale ». La création de l’Institut Royal de la Culture Amazighe -IRCAM- fut annoncée officiellement par le Roi lors du Discours d’Ajdir du 17 octobre 2001 [xii]:

« Dans la mesure où l’amazighe constitue un élément principal de la culture nationale, et un patrimoine culturel dont la présence est manifestée dans toutes les expressions de l’histoire et de la civilisation marocaine, nous accordons une sollicitude toute particulière à sa promotion dans le cadre de la mise en œuvre de notre projet de société démocratique et moderniste, fondée sur la consolidation de la valorisation de la personnalité marocaine et de ses symboles linguistiques, culturels et civilisationnels.

La promotion de l’amazighe est une responsabilité nationale, car aucune culture nationale ne peut renier ses racines historiques. Elle se doit, en outre, de s’ouvrir et de récuser tout cloisonnement, afin qu’elle puisse réaliser le développement indispensable à la pérennité et au progrès de toute civilisation.

Ainsi, en s’acquittant de ses missions de sauvegarde, de promotion et de renforcement de la place de la culture amazighe dans l’espace éducatif, socioculturel et médiatique national, l’Institut Royal de la culture amazighe lui donnera une nouvelle impulsion en tant que richesse nationale et source de fierté pour tous les Marocains. »

En quelque sorte, l’IRCAM [xiii] fut offert par l’establishment à l’AMREC (beaucoup de mauvaises langues diront que l’appellation IRCAM est une restructuration linguistique de l’appellation AMREC)  sur un plateau d’argent, comme butin de guerre, pour sa docilité, son obséquiosité et attachement aux valeurs monarchiques. Le recteur, le secrétaire général et la majorité du staff furent de L’AMREC ou de son lieu de naissance : le Sous et ces derniers furent venir leurs familles et amis d’école, dans un népotisme primaire flagrant.

En application du dahir de constitution de l’IRCAM, le recteur proposa des noms de militants et chercheurs et l’establishment en choisi une bonne partie et y ajouta des noms de membres qui devinrent le Conseil d’Administration ; Toutefois, très vite les membres les plus radicaux se rendirent compte que l’IRCAM est plutôt un bouclier qu’une institution représentative de l’Amazighité et, ainsi, ils quittèrent vite le bateau de peur de ternir leur réputation.

Dans cette perspective, Youssef Boufouss écrivit dans Yabiladi [xiv]: 

« La formation de cet institut est le résultat d’une stratégie de cooptation, menée essentiellement par Hassan Aourid, conseiller du Roi et Mohamed Chafik, premier recteur de cette institution. L’objectif de cette stratégie d’après des sources bien informées est de dépolitiser le mouvement amazigh et l’ « expurger » de ses composantes les plus contestataires. 
Le bilan des trois années de l’IRCAM est contesté par nombre de militants amazighophones, dont des membres de cet institut. Le principal reproche fait à l’IRCAM est qu’il s’agit d’une institution consultative, et que le processus de décision se situe au niveau du Palais. 
Les associations amazighes l’accusent d’être paralysé par la bureaucratie et par l’indifférence du gouvernement. Et pour enfoncer le clou, sept membres du conseil d’administration se sont retirés, en mai dernier. Ils accusent l’IRCAM de n’avoir pas avancé les choses en ce qui concerne la concrétisation de la reconnaissance de la langue et culture amazighes. D’après Mohamed Chafiq, ces gens « ont voulu attirer l’attention sur tous les bâtons qu’on met dans les roues de la culture amazighe, à tous les niveaux de l’administration et du système Educatif ». » 

Durant la première décennie de son existence l’IRCAM adopta le Tifinagh comme alphabet officiel de la langue amazighe, s’attela à l’enseignement de l’Amazigh dans les écoles, une initiative qui fut un échec total pour manque d’évaluation externe, à la fois progressive et totale et, aussi, pour manque de feedback des apprenants.

En rétrospective, le travail de l’IRCAM n’améliora en rien le vécu des Amazighs et pour la majorité d’entre eux, l’IRCAM, en fin du compte, n’est qu’une forme de la cooptation de certains leaders du mouvement identitaire amazigh, similaire à la cooptation réussie des partis politiques.

Pour les descendants de la tribu amazighe Gzennaya, du Rif central, l’IRCAM apporte de l’eau au moulin de l’intelligentsia amazighe mais aucun pain aux laissés pour compte de l’hinterland et la périphérie, donc c’est une institution qui se suffit à elle-même : self-perpetuating institution.

L’Amazighité tombe en désuétude

Image result for Amazigh du Maroc, photos
Couple de jeunes mariés: l’avenir de l’Amazighité

Depuis l’adoption de la constitution de 2011, suite au Printemps démocratique de l’Afrique du Nord et du Moyen Orient ou la langue amazighe fut reconnue, noir sur blanc, comme langue officielle du Maroc à côté de la langue arabe, l’amazighité semble avoir tombée en désuétude totale. Comme pour dire : « on a fait le max pour vous, fin du parcours, tout le monde descend ».

Après l’adoption de la constitution, les Islamistes accédèrent, en grande pompe, au pouvoir pour calmer les esprits rebelles dudit printemps. Ce fut le début du mépris vis à vis de la culture amazighe au sein du PJD, d’ailleurs le chef du gouvernement Benkirane, d’origine fassie, n’a jamais porté les Amazighs et leurs revendications dans son cœur parce qu’il croit, dur comme fer, et il ne le cache point, que l’Amazigh est une langue inutile tant que l’Arabe est la langue du Coran et aussi la langue du Paradis.

Comble d’ironie, la majorité des membres influents du PJD sont amazighs de culture et d’origine mais renient leur appartenance culturelle et ethnique pour un gain personnel. Même El Othmani, Amazigh lui aussi, qui, au temps où il était hors du pouvoir avait montré son soutien pour l’Amazighité, mais dès qu’il fut investi chef du gouvernement il coupa les ponts avec les activistes amazighs, pour sauvegarder ses intérêts politiques, bien sûr. Il faudra comprendre par ce comportement typique que l’homme politique souffre d’un dédoublement de personnalité : il est activiste et vociférant quand il est dans l’opposition ou l’ombre et mielleux et docile une fois au pouvoir. Et Sieur Elle Othmani connait très bien cette pathologie étant donné qu’il est psychiatre de profession.

Depuis l’arrivée des Islamistes au pouvoir, le drapeau de l’Amazighité est en berne :

– L’IRCAM est devenue une coquille vide en attendant sa fin prochaine quand elle sera phagocytée dans les règles d’art par le Conseil des Langues et Cultures cité dans la nouvelle constitution, une nouvelle bureaucratie pour noyer le poisson amazigh qui semble déjà être mort,

– L’officialisation de l’Amazigh, pour le moment, se résume à certains panneaux de signalisation sur les autoroutes, les noms de certaines institutions officielles, etc. Un maigre bilan en perspective,

– L’enseignement de l’Amazigh a été tué dans l’œuf faute de moyens et de suivi,

– Les associations amazighes qui, dans le passé, faisaient beaucoup de tapage médiatique ont été cooptées de façon magistrale.

Voilà, mission accomplie, certains Amazighs se sont tus parce qu’ils se sentent comblés par tout ce fétichisme officiel. Par contre, d’autres Amazighs ont inventé la désobéissance civile et pacifique : le Hirak

Le Hirak, pour exprimer le ras-le-bol

En Octobre 2016 les forces de l’ordre broient le poissonnier Mohcine Fikri et ce fut le début du Hirak qui, des mois durant, a rejeté le gouvernement Islamiste, obséquieux et incompétent et les partis politiques, et a appelé à un nouveau modèle de développement dynamique et multisectoriel. 

Au lieu de faire baisser la tension par un dialogue régional et national avec tout le Maroc oublié, le Maroc officiel usa de la matraque, et de la violence et des arrestations. Aujourd’hui, le Hirak d’Alhoceima se poursuit devant les tribunaux à Casablanca. Il est, certes, en hibernation, pour le moment, mais un jour proche il se réveillera et il mobilisera d’autres vagues de jeunes, sûrement plus révolutionnaires dans la pensée et l’approche.

Image result for Amazigh du Maroc, photos
Le Hirak d’Alhoceima

En réalité, bien que le Hirak d’Alhoceima fut bâillonné et transporté hors Alhoceima dans les prisons de Casa, d’autres Hiraks se sont depuis manifestés : celui de Zagora et celui de Jerada. Le Maroc amazigh se revolte. Il veut le pain, les emplois et le développement et non l’IRCAM et l’Amazighité bourgeoise et coopté.

Les Hiraks de la périphérie amazighe qui, vont s’accentuer les années à venir, ont pour mot d’ordre: nous voulons l’emploi, la dignité et le développement.

Le Maroc a changé, a beaucoup changé. On peut plus guérrir les maux sérieux par des analgésiques comme Doliprane, il faut des traitements de fond: justice sociale, égalité, équité et développement et il faut mettre fin, une fois pour toute, à: la corruption, au népotisme, au détournement de fonds et à l’arbitraire.

Salut à bon entendeur.

Notes de fin de texte :

•[i] http://zamane.ma/fr/lassassinat-de-messaadi/

•[ii] http://www.lemonde.fr/afrique/article/2017/11/03/affaire-ben-barka-l-histoire-d-une-trahison_5209981_3212.html

•[iii] Ibid. http://zamane.ma/fr/lassassinat-de-messaadi/

•[iv] http://exercices.jeblog.fr/memoires-d-un-combattant-p501045?noajax&mobile=0

•[v] https://fr.wikipedia.org/wiki/Mohamed_Oufkir

•[vi] http://zamane.ma/fr/ce-quon-sait-du-putsch-de-skhirat/

•[vii] https://www.yabiladi.com/articles/details/38245/histoire-l-echec-coup-d-etat-aout.html

•[viii] http://www.lemonde.fr/afrique/article/2005/04/12/maroc-le-travail-de-memoire-sur-les-annees-de-plomb-se-prolonge_638099_3212.html

•[ix] http://www.lopinion.ma/def.asp?codelangue=23&id_info=38155

•[x] https://journals.openedition.org/anneemaghreb/313

•[xi] http://www.leconomiste.com/article/plaidoyer-du-pps-pour-la-culture-et-la-langue-amazighs

•[xii] http://www.ircam.ma/?q=fr/node/4661

•[xiii] http://www.ircam.ma/?q=fr

•[xiv] https://www.yabiladi.com/article-analyse-6.html


Dr. Mohamed Chtatou

Professeur universitaire et analyste politique international

0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires