Tous les prisonniers politiques et d’opinion doivent être libérés
Aujourd’hui, le Maroc comme d’autres pays vit une situation inédite, rythmée par le COVID-19. La situation que vivent le Maroc et le monde entier est d’une gravité sans précèdent. D’autant plus que la Maroc connait la défaillance de son système de santé depuis des années.
Si la décision radicale de fermer les frontières terrestres et aériennes avec une trentaine de pays permet d’atténuer la propagation du virus, il serait nécessaire d’instaurer une mobilisation totale de nous tous, société civile, institutions, secteur public, secteur privé, associations et individus pour préserver la santé et la vie de nos concitoyens.
L’ASDHOM salue la mobilisation de la société civile, des journalistes et des acteurs associatifs qui sensibilisent la population au respect des mesures préventives adéquates pour limiter la propagation du virus afin de sauver des vies.
Au vu de la situation que traverse notre pays, l’ASDHOM alerte l’opinion nationale et internationale sur le risque sanitaire élevé au sein des prisons et son impact sur la situation des prisonniers politiques et d’opinion au Maroc.
La répétition des grèves de la faim, souvent longues et dont la derrière vient à peine de se terminer, entamées par les prisonniers politiques, a fait que leur état de santé se trouve fragilisé et ils courent donc un haut risque si le virus venait à se propager à l’intérieur des prisons. L’engorgement et la promiscuité étant des facteurs aggravants.
L’ASDHOM, qui a toujours demandé la libération de tous les prisonniers politiques et d’opinion dont font partie les prisonniers du Hirak du Rif, considère que le moment difficile que traverse aujourd’hui l’humanité toute entière et le Maroc en particulier, peut être celui d’une détente démocratique qui met fin aux violations des droits humains et ouvre la voie à un État démocratique et respectueux des libertés.
La situation actuelle confirme que les revendications du Hirak du Rif
pour un hôpital, des écoles et des infrastructures étaient tout-à-fait
légitimes.
Face à ce défi sanitaire, le Maroc a besoin de la contribution de toutes
les régions pour y faire face. Et la région du Rif constitue notamment
une composante importante dans cet effort.
Les prisonniers du Hirak du Rif, qui ont montré une grande capacité d’encadrement peuvent jouer un rôle important dans l’effort national pour faire face à la vague épidémique qui risque de frapper le Maroc durant les semaines à venir.
Pour toutes ces raisons, l’ASDHOM demande la libération de tous les prisonniers politiques et d’opinion pour que le Maroc tout entier se mette debout afin de vaincre la pandémie et contribuer ensemble à la construction d’un nouveau pays des solidarités, des libertés et de démocratie.
L’ASDHOM se joint aux recommandations de toutes les organisations de défense des droits humains au Maroc et notamment celles de l’Observatoire marocain des prisons pour que les autorités marocaines fassent preuve d’intelligence et de sérieux dans le traitement de ce dossier sans oublier un geste d’humanité envers nos frères et sœurs subsaharien-ne-s sur le sol marocain.
Le Bureau exécutif
ASDHOM – Association de Défense des Droits de l’Homme au Maroc